
L’article de cette semaine, est dédié à Rachel, à sa souffrance et ses peurs, dans l’espoir de lui apporter un peu de lumière, pour retrouver le chemin.
Aujourd’hui je veux parler de l’amour. Ce sentiment puissant aux mille facettes, duquel nous avons une image idéalisée et trompeuse (à travers les contes de fées, les films romantiques, les romans d’amour) et que nous confondons souvent avec le bonheur.
Amour et Bonheur ne sont pas des synonymes.
L’amour est un lien d’attachement qui se crée entre deux personnes : les émotions des deux parties sont alors en connexion profonde et intime, mais elles sont aussi à nu et vulnérables. Au-delà des définitions officielles que vous pouvez trouver dans un dictionnaire ou sur Internet, pour moi l’amour est une force viscérale et irrationnelle, qui n’a rien à voir avec le « coup de foudre », ni avec la simple « affection ».
Aimer n’est pas toujours un choix : l’amour s’impose parfois, malgré nous.
Et surtout l’amour n’est pas une garantie : ni d’équilibre, ni de respect, ni de compassion et tendresse. L’amour n’est pas une garantie de bonheur.
« J’aime mes enfants plus que tout, mais malgré tout ce que je fais pour eux, ils ne semblent jamais contents, jamais pleinement satisfaits. Ils sont difficiles et ingrats ».
Parce que l’amour est fondamental, mais il ne suffit pas. Il ne nous aide pas à comprendre et à gérer certains comportements de nos enfants, il ne nous guide pas toujours dans la bonne direction.
Tout d’abord, « aimer nos enfants plus que tout », veut dire avoir mis notre propre personne et notre couple de côté…ou, dans tous les cas, en arrière-plan ; mais pour élever nos enfants dans un climat serein et équilibré, nous avons besoin de permettre à notre personnalité de s’épanouir et au couple amoureux de survivre, pour pouvoir alimenter la cohésion et l’efficacité du couple parental.
Et celles (ou ceux) qui disent se sentir complètement comblées et épanouis dans leur rôle de maman (ou de papa) et de ne rien désirer d’autre… et bien attention ! Car les enfants grandissent et notre rôle de parents ne restera pas figé dans le temps, il ne remplira plus nos journées, ne comblera plus toutes nos pensées, ne sera plus le fil conducteur de notre vie.
S’effacer au nom de la parentalité, n’être rien d’autre que les parents de nos enfants c’est un geste d’amour. Mais quand les enfants grandissent et qu’ils essaient, comme il est normal, de prendre l’envol, de tracer leur route, de faire leur vie indépendamment de nous ? Là, cet amour totalisant, va nous pousser à les retenir, car s’ils grandissent, s’ils n’ont plus besoin de nous comme avant, qu’allons-nous devenir ? Allons-nous leur réclamer le prix de l’abnégation, de la dévotion, du sacrifice, de la fatigue… du bonheur qu’ils nous doivent ? Allons-nous les considérer ingrats et incapable d’aimer parce qu’ils essayent de construire leur bonheur, plutôt que de faire le nôtre ?
Prendre soin de la personne que nous sommes, rester à l’écoute de nos besoins, apprendre à respecter nos limites, avoir à cœur notre épanouissement, ne veut pas dire être égoïstes et ne pas aimer nos enfants… et si nos enfants (et encore plus nos ados !) n’ont pas les mêmes intérêts que nous, ne sont pas passionnés par les mêmes choses, n’ont pas les mêmes envies, s’ils ne répondent pas à nos attentes, ce n’est pas parce qu’ils ne nous aiment pas, mais tout simplement parce qu’ ils ne sont pas nous.
« Donnez à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour revenir et des raisons de rester » Dalaï Lama
Qu’est-ce pour vous d’aimer ?
Je me réjouis de lire vos réflexions.
Bonne semaine
Simona
Commentaires