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Sages comme des images

Simona'S

Le sujet de ce dimanche m’a été inspiré par mes enfants. Heureusement demain c’est lundi et il y a école ! Ce week-end a été à peu dire, pénible pour moi. J’aurais eu besoin de me reposer et de prendre un peu de temps pour moi, alors j’ai tout planifié dans les règles de l’art : prévoir du temps de qualité avec les enfants et en famille, pour qu’ils puissent se dépenser, remplir leur réservoir affectif, profiter d’activités sympa avec nous… et m’accorder quelques heures de calme pour me recharger avant de redémarrer la semaine.


Je sors de ce week-end lessivée. Mes enfants ont été excités, bruyants et indisciplinés. En dehors des activités organisées, ils avaient de la peine à s’occuper, du coup ils jouaient à la bagarre avec des courses poursuite dans la maison, des cris, des rigolades et des bêtises qui ont mis à dure épreuve mes nerfs et ma patience.


J’ai décidé de partager cela avec vous, pour pouvoir introduire une réflexion qui me semble fondamentale, autour de l’éducation positive et sur laquelle on ne s’attarde jamais : adopter une approche éducative bienveillante, pratiquer la discipline positive, ce n’est pas une garantie pour que le comportement de nos enfants répondra indéfectiblement à nos attentes, qu’ils deviendront dociles à notre volonté, raisonnables et collaborant à tous les coups.


S’attendre à des enfants raisonnables, calmes, silencieux, responsables, organisés, ordonnés, patients, compatissants… veut dire avoir des exigences utopiques et irréalistes qui vont alimenter la frustration, la déception et le désespoir des parents.

Tout d’abord, la relation parents-enfants, n’est pas une relation entre paires : donc, bien que cela nous échappe trop souvent, le modèle ACTION-REACTION n’est pas si logique et prévisible. Leur cerveau ne fonctionne pas comme le nôtre. Et cela, quoi que nous fassions. Parce que, quoi que nous fassions, nous ne pouvons pas accélérer un processus de maturation cérébral et émotionnel qui est physiologiquement long (la maturation du cerveau se termine autour des 25 ans !). Quoi que nous fassions, les enfants restent des enfants, avec des compétences d’enfants et les limites propres à leur âge.


Mais alors pourquoi faire tout ce bruit autour de l’éducation positive ? Quel avantage à pratiquer ce genre d’approche ?

Le but premier est de comprendre et adapter nos attentes, l’idée n’étant pas de changer nos enfants mais de changer de perspective vis-à-vis de leur comportement. Si on garde à l’esprit qu’en face de nous il n’y a pas un petit être malin et manipulateur, qui essaye de nous mettre en échec, mais plutôt un enfant avec son immaturité et ses limites, notre posture et nos émotions vis-à-vis de ses réactions seront différentes. Nos objectifs seront différents : non plus visés à exercer l’autorité et à soumettre, mais plutôt à accompagner, à enseigner.


Pour mieux comprendre, imaginez votre attitude et votre posture lors de la première expérience de votre enfant à la piscine. Si vous mettez votre petit de 3 ans dans l’eau et qu’il commence à paniquer, à hurler et à brasser car il ne sait pas comment s’y prendre, et qu’il pleure et boit la tasse… vous n’allez certainement pas vous énerver contre lui et lui crier « Arrête ce cirque ! Tu n’as qu’à nager ! », alors qu’il est clairement en train de se noyer et qu’il n’a pas les connaissances et les compétences pour rester en surface.


Quand un enfant fait une crise de colère, de frustration, de fatigue, quand il est dans un état d’excitation débordante et exagéré, imaginez-le dans une piscine où il n’a pas pied : il n’est pas en train de faire un caprice ou de vous défier. Il est tout simplement en train de se noyer dans ses émotions et il ne possède pas les compétences (pour l’instant) d’extérioriser autrement ce qu’il ressent.


Pratiquer la bienveillance, éviter les escalades en colère et les montées en pression, nous permet aussi de donner l’exemple. Les enfants font rarement ce que nous leur disons de faire. Ils font plutôt ce que nous faisons. Ils fonctionnent principalement par imitation. Or, ce que nous sommes en train de leur enseigner aujourd’hui, est un investissement pour le futur. Certaines compétences s’encrent petit à petit et les résultats ne sont pas visibles tout de suite. Nous leur fournissons les codes, mais tant que leur cerveau n’aura pas atteint une certaine maturité, ils ne pourront pas les lires, ni les utiliser correctement (c’est la raison pour laquelle certaines compétences semblent intégrées et acquises un jour et complètement oubliées le lendemain). Néanmoins, si nous leur transmettons un bagage de tolérance, d’empathie, de respect, d’écoute, c’est bien sur ces principes et ces valeurs que leur personnalité va se construire.


En conclusion, même en adoptant la discipline positive, notre quotidien de parents continuera à être rythmé par des journées difficiles, des moments de frustrations et de ras le bol : parce que les enfants sont des enfants et les parents des êtres humains.

Gardez à l’esprit les bons objectifs : notre rôle de parents n’est pas celui de dominer nos enfants mais celui de les accompagner dans un processus de maturation, de les aider à grandir.


Les enfants ne doivent pas être sages et raisonnables mais insouciants et épanouis.


Très bonne semaine à tous.


Simona

 
 
 

2 Comments


isabelle
Jan 11, 2023

Chère Simona,

Merci infiniment pour ces conseils ! Et surtout de partager votre expérience ! ça fait du bien de voir qu'on est pas seuls, que même une professionnelle a des difficultés.

En plus, 3 garçons ce n'est pas facile... Au risque de renforcer les stéréotypes, d'après tout ce que je vois, les garçons sont effectivement plus turbulents que les filles, surtout quand ils sont proches en âge. Donc courage !!!

Isabelle

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Simona'S
Jan 11, 2023
Replying to

Chère Isabelle,

Merci infiniment pour votre commentaire. En effet, pas simple tous les jours, mais PASSIONANT. Au plaisir de vous faire partager mes expériences à travers mes divers canaux de diffusion, je vous souhaite une agréable journée.

Bien à vous.

Simona

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