top of page

Mes enfants ne font pas mon bonheur… et si c’était normal?

Simona'S

C’est ça qu’on nous promet, partout et à toutes les sauces : du bonheur. Ainsi nous nourrissons nos attentes, nos espoirs et nos besoins avec la conviction qu’un bébé est un petit ange, un être parfait, presque divin, qui rendra meilleur notre vie, jour après jour. Une promesse de bonheur pour la vie : « le meilleur reste à venir ! ».

Je me demande si ceux qui conçoivent ce genre de cartes de naissance, ont vécu ou vivent, l’expérience de la parentalité. Parce que nous, parents sur le terrain, en première ligne, nous savons pertinemment que le revers de la médaille n’est pas si rose, même si on n’ose pas toujours en parler.


Le problème est que, souvent, après avoir maturé la conviction qu’agrandir la famille fera notre bonheur, on l’attend ce bonheur, on l’imagine et on le savoure déjà dans le cœur et dans les pensées, les bras grandes ouvertes, prêts à l’accueillir… et quand la réalité ne correspond pas à nos attentes, à ce que nous avions imaginé ? On commence à douter de nous-mêmes, de nos compétences, de nos capacités… ou pire ! De notre droit au bonheur !

Nos réflexions et nos conclusions autour des difficultés d’accueillir et éduquer un enfant, sont souvent biaisées par la version parfaite et irréaliste de la parentalité, que la société et les médias nous présentent.


Tout premièrement, un bébé n’est pas un ange, un être parfait, l’incarnation du bonheur : un bébé est une personne, avec son tempérament, ses besoins, ses émotions. Chargé un petit être d’une responsabilité démesurée telle que faire le bonheur de ses parents, veut dire préparer le terrain à un sentiment de déception vis-à-vis de la relation et poser les premières pierres d’un grand malentendu. Personne ne peut faire le bonheur de quelqu’un d’autre, car les artisans de notre propre bonheur sommes nous-mêmes !


Nos enfants ne sont pas là pour faire notre bonheur, mais pour construire le leur. Quelle meilleure façon de les accompagner et de leur montrer comment faire, que de commencer à nous occuper de notre propre bien-être à nous ?

Parce que le contraire est vrai aussi. Si nos enfants ne doivent pas porter la lourde responsabilité de nous rendre heureux, nous parents, devons comprendre quel est notre rôle dans la relation avec nos enfants. Et pour moi, il est clair que notre responsabilité n’est pas de subordonner notre vie, nos besoins et notre bien-être à ceux de nos bambins, car rien n’est gratuit : une vie vécue dans la subordination et dans la contrainte est une vie de frustrations et de renoncements, qui risque de mener à des attentes en retour : le bonheur que nous avons mis de côté pour nos enfants et que donc ils nous doivent.

Souvent, après la naissance des enfants, notre identité d’avant s’efface progressivement en faveur de notre identité parentale qui, elle, prend progressivement toute la place. On s’oublie petit à petit, parce que prendre soin d’un enfant demande beaucoup d’énergie, de temps et d’investissement, mais aussi et surtout parce que l’image du parent parfait que la société nous glisse constamment sous les yeux, est celle d’un parent dévoué, heureux et épanouis de renoncer à soi, pour le bien de son enfant. Ainsi beaucoup de parents arrêtent d’écouter leurs besoins, leurs envies, ignorent la fatigue, la frustration et plein d’autres émotions négatives, car ils pensent ne pas avoir le droit de les ressentir, ils culpabilisent. Ils repoussent leurs limites jusqu’à l’épuisement et quand ils sont enfin obligés de se confronter au fait de ne pas être heureux, la frustration se transforme en ressentiment envers les enfants.


Si vous ressentez la parentalité comme une charge, une contrainte où il n’y a plus de place pour le plaisir, ce n’est pas parce que vous êtes incapables ou parce que vos enfants sont terribles. C’est parce qu’on subit beaucoup de pression quant aux performances à fournir. On est constamment surveillés, jugés, conseillés, évalués en tant que parents et la pression qui pèse sur nous, se transmet également sur nos enfants. Si la parentalité est devenue pour vous un poids et une source de stress, c’est peut-être parce que vous avez arrêté de vous écouter, de vous demander ce qui est bien pour vous, pour votre équilibre, de quoi vous avez besoin pour être heureux.


Pour changer votre regard sur la parentalité et avant de pouvoir comprendre et appliquer les principes de l’éducation positive, il faut vous reconnecter à vous-même et réapprendre à faire de votre bien-être une priorité.


Nous ne pouvons pas être garants du bien-être de nos enfants si nous n’avons pas à cœur le nôtre. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est une condition indispensable pour l’équilibre d’une famille.


Alors si vos enfants ne font pas votre bonheur, vous êtes des bons parents. Parce que ce n’est pas à eux que cette responsabilité revient, mais à vous-même.


À très vite


Simona

 
 
 

Comments


bottom of page