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"Il faut aimer nos enfants pour ce qu'ils sont et non pour ce que nous voulons qu'ils soient".

Durant tous ces années dans la pédiatrie, en contact avec des milliers de familles de diverse origine, langue et milieu social, témoin de la souffrance et du désarroi de beaucoup de parents… et de leurs enfants, j’ai ressenti le besoin d’élargir mon champ d’action professionnel au soutien des familles.

 

Avant d’être maman, j’étais persuadée d’avoir toutes les cartes en main pour être le parent parfait : je m’imaginais aimante et patiente dans toute situation. J’aurais su parler à mes enfants de façon respectueuse et convaincante, j’aurais partagé avec eux mes passions les plus profondes, j’aurais passé des soirées à regarder avec eux mes films Disney préférés… et ils m’auraient gratifiée avec un regard et des mots plein d’amour et d’admiration pour cette maman parfaite qu’ils avaient la chance d’avoir.

 

Et puis je suis devenue maman…

Maman de trois garçons.

Mon ainé à pleurer de façon hystérique, jour et nuit, pendant 4 mois et sans raison apparente. Malgré tout ce qu’on faisait avec son papa, pour l’apaiser, le calmer, le câliner, il passait ses journées à pleurer désespérément…. Et nous avec lui. J’avais le sentiment d’être inutile, je me sentais nulle et coupable. Je me disais qu’une bonne mère aurais su calmer son bébé…

Je me sentais submergée par la tristesse et la frustration et rejetée par mon fils. J’ai commencé à me sentir fatiguée. Fatiguée de fournir autant d’effort et de temps (retiré de mes heures de sommeil, de loisir, de travail et du couple), sans obtenir des résultats. La fatigue et la frustration se sont alors transformées en colère. De façon subtile, sournoise. J’ai commencé à crier, pour tout et pour rien. Je ne parlais plus à mes enfants, je hurlais, ou alors je m’adressais à eux sur un ton sévère, péremptoire, agacé.

 

J’ai fait appel à pas mal de collègues et spécialistes dans le domaine de l’éducation de l’enfant : je recevais plein de bons conseils … qui ne m’aidaient absolument pas à me sortir de la tournure négative que la parentalité avait prise pour moi. Et cela ne faisait qu’accroitre mon désarroi et ma culpabilité.

 

Et puis, grâce à certaines personnes que j’ai eu la chance de croiser et côtoyer ainsi que à un travail personnel, j’ai pu y voir plus clair et trouver en fin le chemin.

 

J’avais déjà décidé, avant que mes enfants naissent, comment les choses devaient se passer. J’avais déjà peint leur caractère, lister leurs forces et leurs faiblesses, choisi leurs passions et hobbys.

J’avais chargé mes enfants d’attentes avant qu’ils existent, tout en exigeant de moi-même d’être une mère parfaite et sans faille.

 

Mais nos enfants sont des personnes à part entière, ils ne sont pas nous et ils ne sont pas forcément comme nous l’avions imaginé ou souhaité. Et ils ne doivent pas se forcer à l’être pour nous faire plaisir, car ça voudrait dire ne pas être authentiques.

Non, être parents ce n’est pas que du bonheur, comme certain le disent. C’est difficile et c’est un défi chaque jour, mais de vivre la parentalité avec du plaisir et un sentiment d’être comblé, c’est possible.

 

Chaque enfant nait avec un tempérament qui lui est propre. Cette caractéristique innée va influencer son caractère et son comportement indépendamment de l’éducation qu’il a reçue et de l’environnement dans lequel il a vécu. Eh bien , oui, il y a des enfants plus difficiles que d’autres, car les traits de tempérament agissent sur la sensibilité de l’enfant, émotionnelle et sensorielle, sur la capacité à s’adapter, sur l’humeur, l’intensité de ses réactions… même sur le rythme du sommeil !

 

Bien sûr nous avons des outils pour aider nos enfants à grandir, s’adapter, tempérer certains traits de caractère à fin que la convivence en famille et les interactions sociales soient agréables et gratifiantes, néanmoins la clé et dans l’acceptation de la personne.

Je n’ai jamais regardé mes film Disney préférés avec mes garçons, car c’était du dépassé, « trop nul ! » pour des nouvelles générations. Parfois, quand je trouve le temps, je les regarde toute seule : ça fait du bien !

Avec mes garçons j’ai appris à jouer au ping pong et au badminton, à plonger du haut d’un rocher dans une rivière, à écouter du rap français… des choses que je n’aurais probablement jamais faites sans eux…

 

Le deuil de mes enfants parfaits m’a permis de faire également le deuil de la maman parfaite et de commencer à profiter autrement de ma vie, telle qu’elle est.

 

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